A apropriação feminina dos espaços públicos, em territórios dominados por grupos armados : a atmosfera de violência em comunidades do Centro Histórico de João Pessoa/PB

Abstract

Violence and fear of crime significantly influence the use and appropriation of public spaces by various social groups, especially those in more vulnerable positions in society. Women, marginalized from public spaces due to gender and fear of sexual violence, are more likely to restrict their behavior and freedom of movement within the city. When it comes to women living in slums, the overlap of gender, class and race inequalities puts them at additional risk of fear and insecurity in urban mobility due to their living conditions, low incomes, and lack of quality in infrastructure and urban design, which increase the potential for conflicts, crime, and violence and enable organized and armed groups to establish alternative and informal spheres of power. In João Pessoa, Centro, Varadouro and Trincheiras neighborhoods are particularly affected by high rates of violent deaths of women, resulting from the actions of drug trafficking factions and the climate of civil war that pervades the daily life of these neighborhoods. This thesis investigates how violence affects women’s appropriation of public spaces, with the primary research objective of understanding the relationship between female appropriation of public spaces and the context of violence in João Pessoa’s communities, particularly in areas with high rates of lethal violent crimes against women and under the control of armed groups. The research methods are based on the collection of quantitative data on cases of lethal violence against women and the sociodemographic profile of João Pessoa’s central area, as well as short and long interviews conducted with female passersby, workers, and residents of the analyzed neighborhoods. The methodological approach begins with the analysis of daily life and women’s perceptions, incorporating a nuanced dimension that accounts for the emotions elicited during the appropriation of public space. The thesis contends that women’s appropriation and movement through public spaces in these communities would be conditioned and constrained by territorial boundaries related to armed groups, compounding existing inequalities of race, class and gender, with further spatial restrictions driven by the civil war-like conditions that would permeate daily life in these neighborhoods.

RÉSUMÉ La violence et la peur du crime influencent considérablement l'utilisation et l'appropriation des espaces publics par différents groupes sociaux, en particulier ceux qui occupent des positions plus vulnérables dans la société. Les femmes, marginalisées des espaces publics en raison de leur genre et de la peur des violences sexuelles, sont plus susceptibles de limiter leur comportement et leur liberté de mouvement dans la ville. En ce qui concerne les femmes vivant dans les favelas, le chevauchement des inégalités de genre, de classe et de race les expose à un risque supplémentaire de peur et d'insécurité dans la mobilité urbaine, en raison de leurs conditions de vie, de leurs faibles revenus et du manque de qualité des infrastructures et de l'aménagement urbain, ce qui augmentent le potentiel d’émergence de conflits, de crimes et de violences, et permet à des groupes organisés et armés d’établir des sphères de pouvoir alternatives et informelles. À João Pessoa, les quartiers du Centre, de Varadouro et de Trincheiras sont particulièrement touchés par des taux élevés de morts violentes de femmes, résultant des activités des factions du trafic de drogue et du climat de guerre civile qui émerge dans la vie quotidienne de ces quartiers. Cette thèse étudie comment la violence affecte l'appropriation des espaces publics par les femmes, avec pour objectif principal de comprendre la relation entre l'appropriation féminine des espaces publics et le contexte de violence dans les communautés de João Pessoa, en particulier dans les zones où les taux de crimes violents et létaux visant les femmes sont élevés et sont sous le contrôle de groupes armés. Les méthodes mobilisées dans la recherche s'appuient sur la collecte de données quantitatives relatives aux cas de violence mortelle contre les femmes et au profil sociodémographique de la zone centrale de João Pessoa, ainsi que sur la réalisation d’entretiens courts et longs avec des femmes passantes, travailleuses et résidentes des quartiers analysés. L’approche méthodologique part de l'analyse de la vie quotidienne et des perceptions des femmes, en intégrant une dimension sensible concernant les émotions générées par l’appropriation des espaces publics. Il s’agit de défendre la thèse selon laquelle l’appropriation et les mouvements des femmes à travers les espaces publics de la communauté seraient conditionnés et limités aux territoires et aux frontières liés aux domaines d'activité des groupes armés, ajoutant aux inégalités de race, de classe et de genre, des restrictions spatiales supplémentaires en raison du climat de guerre civile qui se dessinerait dans la vie quotidienne des quartiers.