Transfeminicídios: os assassinatos de travestis e mulheres transexuais na Paraíba

Abstract

A series of murders of transvestites took place in the municipality of Patos/PB between 2010 and 2011. Police investigations indicated a local military police officer as being the perpetrator of such crimes. Through the study of this case and of data regarding violent and lethal crimes committed against transvestites and transwomen in Paraíba (supplied by the State Secretariat of Public Safety and Social Defense and by the State Secretariat of Women and Human Diversity), this thesis aims at analyzing the circularity of power with reference to the lethal violence that afflicts these subjects, arguing two main propositions: these crimes (1) are a form of transfeminicide and (2) are related to the effects of a specific type of power (necropower), whose purpose is the production of death. These propositions articulate with the fact that gender transition violates important social norms in the social relations, so that violence is both an answer to the normative nonconformity of these subjects and a way to reestablish the gender boundaries which had been undermined by this transition. Furthermore, the transit from masculine to feminine undergone by transvestites and transwomen makes these subjects’ bodies even more exposed to violence, for they also embody the social vulnerability associated with the feminine. From a theoretical point of view, in order to advance the analysis, I articulate two closely related fields of study: post-structuralism and transgender studies. The scientific methods used in this thesis mobilize and reinforce theoretical discourses produced within these fields (such as apparatus of power, necropolitics, gender performativity, precarity, etc.), thereby attesting to the usefulness of these concepts in the elucidation and in the denunciation of the violence directed towards trans bodies. Indeed, these theoretical fields of study present relevant insights regarding gender and power, which allow for the observation of the dimension and of the regularity of the violence that afflicts transvestite and transwomen populations and for postulating conclusions on how and why transvestites and transwomen are murdered. Keywords: apparatus of power; necropolitics; gender performativity; transfeminism; transfeminicide.

Une série d'assassinats de travestis a eu lieu entre 2010 et 2011 dans la ville de Patos/PB, au Brésil. Les enquêtes policières ont indiqué que l'auteur était un agent de la police militaire connu de la région. Par l'étude de ce cas et des données sur les crimes violents létaux intentionnels contre les travestis et les femmes transgenres dans l’État fédéré de la Paraíba (fournies par le Bureau régional de la sécurité publique et de la défense sociale et par le Bureau régional de la femme et de la diversité humaine), la présente thèse a pour objectif d'analyser la circularité du pouvoir dans la violence létale qui affecte ces personnes, en faveur de deux propositions centrales : (1) ces crimes sont une modalité de féminicide (transféminicide) et (2) correspondent à l'effet d'un type de pouvoir spécifique (nécropouvoir) qui a pour but de produire la mort. Ces propositions sont liées au fait que la transition de genre enfreint certaines normes importantes dans la constitution des relations sociaux, de sorte que la violence soit à la fois une réponse à l’encadrement non normatif de ces personnes bien qu’une manière de rétablir les frontières de genre déstabilisées par cette transition. En outre, le passage du masculin au féminin réalisé par les travestis et les femmes transsexuelles rend leurs corps encore plus exposés à la violence, puisqu'elles incarnent également la vulnérabilité sociale liée au féminin. Sur le plan théorique, pour effectuer une telle analyse, j’utilise des catégories issues de deux domaines étroitement liés : le post-structuralisme et les études transgenres. Les méthodes scientifiques utilisées dans cette thèse mobilisent et renforcent les instruments élaborés au sein de ces courants (tels que les dispositifs de pouvoir, la nécropolitique, la performativité de genre, la précarité, etc.), de façon à indiquer l'utilité de ces concepts dans la clarification et la dénonciation de la violence dirigée vers les corps transgenres. En effet, ces champs théoriques présentent des caractères pertinents sur le genre et le pouvoir qui permettent d'observer la dimension et la régularité de la violence envers la population de travestis et de femmes transsexuelles, menant à des conclusions sur la façon et la raison dont elles sont assassinées.