Invisibilizadas na vida e na morte: “transfeminicídio” em João Pessoa de 2016 a 2020

Abstract

This thesis aims to analyze whether transfemicides can be a consequence of necropolitics. For this reason, the femicide qualifier would not be adequate to be applied to these cases, based on the empirical reality of João Pessoa. The research is justified because Brazil is considered, by national and international non-governmental organizations, the most lethal country for the LGBTIQAP+ population. Especially for trans women and transvestites. To capture the reality of the criminological phenomenon, empirical research was undertaken, of a documentary nature, with a qualitative approach, using Bardin's content analysis as a method and the perspective of Intersectionality for the development of the analysis. The place of research was the Specialized Police Station for Crimes against People, in João Pessoa, and the documents used were the inquiries that investigated intentional lethal violent crimes against trans women and transvestites, from 2016 to 2020. Thus, among 1,404 inquiries, 13 cases were found in which the victim was a trans woman or a transvestite. Data collection was carried out between November 2020 and March 2021. The theoretical framework for the qualitative treatment of the data was supported by: Butler, Foucault, Bento, Rubin, Laquer, Louro, Machado, Efrem Filho, Crenshaw, Hirata, Agamben, Becker, McClintock, Mbembe, Vianna and Lowenkron, Honneth, among others. Three chapters were developed for the writing of this thesis. In the first one, there is a discussion about the body, sex, and gender as a cultural artifact. The rupture of essentialist narratives from the discussion about intelligibility, framing, and passing, as well as the differences between the designations of a trans woman and transvestite. In the second chapter, the intersectionalities that cross the lives of transfemicide victims were analyzed. Markers such as race, gender, social class, territory, occupation, family contexts, and education are elements that are reciprocally implicated, producing and aggravating indignity as a characterizing element of transfemicides. Intensifying the process of the precariousness of these lives, through stigmatization, discrimination, criminalization, and elimination. In the last chapter, it was examined how State practices are permeated by hierarchies and gender stereotypes that produce necropolitics of extermination of trans women and transvestites, transfemicide. Genuine criminological phenomenon motivated by degradation, with different characteristics from femicide. So that the criminal classification of the phenomenon would be justified supported by the conception of the criminal law of the vulnerable, which originated from a new perspective of critical criminology. Furthermore, from the point of view of penal guarantees, analogy in malam partem is not possible. That said, the typification of transfemicide is a possible strategy for reversing the violation of human rights and death policies aimed at trans women and transvestites. As well as an initial measure for the recognition of these people as persons, holders of rights and dignity.

RÉSUMÉ. Cette thèse vise à analyser si les transféminicides peuvent être une conséquence de la nécropolitique. Pour cette raison, le qualificatif de féminicide ne serait pas suffisamment adéquat pour être appliqué à ces cas, sur la base de la réalité empirique de João Pessoa. Cette recherche est justifiée car le Brésil est considéré par les organisations non gouvernementales nationales et internationales comme le pays le plus meurtrier pour la population LGBTQIAP+. Surtout pour les femmes transgenres et les travestis. Pour saisir la réalité du phénomène criminologique, nous avons entrepris une recherche empirique, de nature documentaire, avec une approche qualitative, en utilisant comme méthode l'analyse de contenu de Bardin et la perspective de l'Intersectionnalité pour le développement de l'analyse. Le champ de recherche était le Commissariat de Police Spécialisé des Crimes contre les Personnes de la Capitale et le corpus était les enquêtes qui ont enquêté sur les crimes violents létaux intentionnels contre les femmes transsexuelles et les travestis, dans la période de 2016 à 2020. À cette fin, 13 cas ont été repérés parmi 1 404 demandes de renseignements dans lesquels la victime était une femme transgenre ou un travesti1. Les données ont été collectées entre les mois de novembre 2020 et mars 2021. Le cadre théorique pour le traitement qualitatif des données était basé sur : Butler, Foucault, Bento, Rubin, Laquer, Louro, Machado, Efrem Filho, Crenshaw, Hirata, Agamben, Becker, McClintock, Mbembe, Vianna et Lowenkron, Honneth, entre autres. Pour la construction de la thèse, trois chapitres ont été développés. Dans le premier, nous avons discuté du corps, du sexe et du genre en tant qu'artefacts culturels. La rupture des récits essentialistes à partir de la discussion sur l'intelligibilité, le cadrage et la passabilité, ainsi que les différences entre les désignations femme transgenre et travesti. Dans le deuxième chapitre, les intersectionnalités qui traversent la vie des victimes de transféminicides ont été analysées. Des marqueurs tels que la race, le genre, la classe sociale, le territoire, la profession, les contextes familiaux, la scolarité sont des éléments qui s'impliquent les uns les autres, produisant et aggravant l'abjection comme élément caractérisant les transféminicides. Ils sont des catalyseurs du processus de précarisation de ces vies, par la stigmatisation, la discrimination, la criminalisation et l'élimination. Dans le dernier chapitre, il a été examiné comment les pratiques de l’État sont imprégnées de hiérarchies et de stéréotypes de genre qui produisent une nécropolitique d'extermination des femmes trans et des travestis, le transfémicide. Véritable phénomène criminologique motivé par l'abjection, avec des caractéristiques différentes du féminicide. De telle sorte que la typification pénale du phénomène serait justifiée sur la base de la conception d'un droit pénal des personnes vulnérables, issu d'une nouvelle perspective de la criminologie critique. En outre, sous le prisme du garantisme pénal, l'analogie in malam partem n'est pas possible. Cela dit, la typification du transféminicide est une stratégie possible pour inverser la violation des droits de l'homme et les politiques de mort visant les femmes trans et les travestis. Ainsi qu'une première mesure de reconnaissance de ces sujets en tant que personnes, titulaires de droits et de dignité.