Morrison, Angelou e Evaristo: mulheres negras e escrita revolucionária

Abstract

This research has as its main objective to present, from a comparative, interdisciplinary and transnational approach, an analysis of three narratives: The bluest eye (Toni Morrison), I know why the caged bird sings (Maya Angelou) and Becos da memória (ConceiçãoEvaristo). In these three literary texts, I observe that women writing narratives in the important historical moments that take place in the United States and Brazil when the books are launched, innovate in their handling of themes and also when it comes to emerging resources they articulate in the narrative

form. Some of these narratological elements would be the jazz aesthetic (SMALL- MCCARTHY, 1995), rememory (MORRISON, 2019) and escrevivência, or, the

writing of the lived experience (EVARISTO, 2005; 2007). Thus, I consider the writing of these black women as revolutionary from both an artistic and a political standpoint. While the narratives in question offer accounts on matters that were also explored by the black feminist agenda (in the United States and in Brazil), black feminism denounces the virtual absence of a discussion around the intersectional condition that affects black women even in feminist circles (CRENSHAW, 1989). Owing to historical records and analysis, as well as sociological and political ones about the Black Power Movement, the Black Arts Movement and the Movimento Negro Unificado, I provide a reading of the literary texts of the three authors of this corpus in dialogue and criticism of the praxis and ideologies of these movements. The narratives contemplated in this research not only introduce new perspectives in the political and artistic arenas, but also reinstate discussions about the literary canon, which claimed to be universal, questioning its historical erasures. With the analysis I articulate in this dissertation, rooted in interdisciplinary discussions with concepts from Literature, History, Sociology and Political Science, I aim to expand the comprehension of the dimensions of the black aesthetics in the U.S. and Brazilian contexts, while also highlighting how black women writing literature bring new dimensions and legacies to the universe of writing, knowledge and art, having historically fought for their own participation both in the literary and in the political space.

RÉSUMÉ À l'aide d'une approche comparative, interdisciplinaire et transnationale, cette étude se donne pour objectif principal d’analyser trois récits, à savoir O olho mais azul (Toni Morrison), Eu seipor que o pássarocanta na gaiola (Maya Angelou) et Becos da memória (ConceiçãoEvaristo). Dans ces trois textes littéraires, je constate que les femmes noires, qui écrivent des récits pendant des moments historiques importants qui ont eu lieu aux États-Unis et au Brésil lors de la parution de ces ouvrages, innovent tant sur les thèmes abordés dans leurs écrits qu’en termes de ressources distinctes apportées à la forme narrative. Certains de ces éléments narratologiques seraient l'esthétique du jazz (SMALL-MCCARTHY, 1995), la remémoration (MORRISON, 2019) et l’« escrevivência » (écriture de l'expérience vécue) (EVARISTO, 2005; 2007). Je considère donc l'écriture de ces femmes noires comme révolutionnaire, tant d'un point de vue artistique que politique. Alors que les récits concernés évoquent des questions également franchies par l'agenda du féminisme noir (dans les contextes américain et brésilien), le féminisme noir témoigne une absence presque totale du débat concernant la condition intersectionnelle qui touche les femmes noires, même au sein du féminisme (CRENSHAW, 1989). En passant en revue des archives et des analyses historiques, sociologiques et politiques sur le Black Power Movement, le Black Arts Movementet le Movimento Negro Unificado(Mouvement Noir Unifié), je présente une lecture des textes littéraires de ces trois écrivaines axées sur le dialogue et le contrepoint avec la praxis et les conceptions de ces mouvements. Les récits de ce corpus présentent non seulement de nouvelles perspectives dans le domaine politique et artistique, en outre, ces récits relancent la discussion sur le canon littéraire supposé universel, tout en interrogeant ses effacements historiques. À partir de l'analyse de ces récits, qui sont ici reliés et ancrés dans des discussions interdisciplinaires basées sur les présupposés de la Littérature, de l'Histoire, de la Sociologie et des Sciences Politiques, on vise à élargir la compréhension des dimensions de l'esthétique noire dans les contextes américain et brésilien, et mettre en relief la façon dont des femmes noires qui écrivent de la littérature apportent de nouvelles dimensions et de nouveaux héritages à l'univers de l'écriture, du savoir et de l'art, ayant luttédepuis toujours pour leur participation aux domaines littéraire et politique.